Affirmer que les cas de gonarthrose sont en forte augmentation depuis quelques décennies semble être un doux euphémisme. Un constat confirmé par une étude américaine portant sur plus de 2500 squelettes qui démontre que les cas d’arthrose du genou ont quasiment doublé en un demi-siècle.Alors que nous vivons au sein d’une société où la recherche médicale permet chaque jour de nouvelles avancées, offrant de nouveaux espoirs aux patients, il subsiste des pathologies que l’on ne parvient pas à faire reculer, et qui, bien au contraire, poursuivent leur progression inéluctable.
Quelles sont les raisons de cette impuissance ? Inutile de rechercher un coupable distinct et unique, les causes sont très certainement multifactorielles impliquant non pas une habitude mais notre mode de vie dans son intégralité. Suivez-nous au coeur des méandres de votre quotidien…
Une étude sur plus de 2500 squelettes
L’étude menée par des scientifiques américains et finlandais conclut à un constat simple et implacable : l’arthrose du genou ou gonarthrose toucherait deux fois plus d’individus aujourd’hui qu’au début du XXème siècle. Mais comment les chercheurs sont-ils parvenus à une telle conclusion ? Tout simplement en se livrant à la plus importante comparaison jamais réalisée sur cette thématique, en procédant à l’analyse de quelques 2500 squelettes s’étalant sur une période comprise entre 4050 avant JC jusqu’à l’an 2015 de notre ère.Peut-être vous demandez-vous comment distinguer la présence d’arthrose sur un squelette, âgé de surcroît de plusieurs centaines, voir milliers d’années pour certains d’entre eux ? Il se trouve que la présence d’arthrose laisse une trace caractéristique et indélébile sur les os de notre squelette. Il suffit donc d’observer attentivement les articulations de chaque squelette afin de déterminer si la personne a souffert d’arthrose ou pas. On remarque une surface brillante ressemblant à un vernis sur les parties des os ayant été en contact par frottement (pour l’articulation du genou, il s’agit en l’occurrence du tibia et du fémur). Les analyses effectuées ont ainsi permis de démontrer que 6 à 8% des squelettes présentaient des traces d’arthrose concernant la partie la plus ancienne des os étudiés et 16% pour la plus récente.Mais lorsque les scientifiques ont effectué ces comparaisons à âge égal, l’évidence des résultats obtenus ne permettait plus le moindre doute, les squelettes de la seconde moitié du XXème siècle présentaient deux fois plus de cas de gonarthrose que ceux datant d’un siècle plus tôt.
Ce résultat clairement démontré, restait à expliquer les causes de cette augmentation substantielle. L’allongement de la durée de vie et la sédentarité seraient-elles seules responsables ? Selon les chercheurs d’autres facteurs peuvent être incriminés, même si aucun d’entre eux n’a pu être confirmé scientifiquement. Quels sont-ils ?
Evolution de notre mode de vie
L’évolution de notre mode de vie au cours du siècle passé présente des caractéristiques sans commune mesure selon que l’on se réfère à la fin du 19ème ou du 20ème siècle. La mécanisation, la diminution du nombre de personnes ayant un emploi physique, l’avènement de l’informatique et de la télévision engendrant une augmentation considérable du nombre d’heures passées assis devant un écran, ont eu des répercussions sur notre santé et en particulier sur nos articulations.
Le manque d’exercice physiquePassant de longues heures assis devant nos ordinateurs ou nos télévisions, nos muscles et cartilages travaillent moins et s’affaiblissent, or un muscle moins vigoureux exerce un rôle protecteur moindre sur les articulations qui se fragilisent.La sédentarité serait donc la cause d’une inflammation chronique.
L’alimentation en question
Une alimentation trop riche en sucres et en graisses favorise l’inflammation des articulations et pourrait de ce fait se trouver logiquement incriminée, reste à savoir si l’on considère cette évolution alimentaire comme une fatalité du monde moderne ou s’il est possible d’agir sur ce facteur en modifiant nos habitudes. La réponse à cette question dépendra de la volonté de chacun d’entre nous d’agir ou pas pour protéger nos articulations.
Explications diverses
Certains chercheurs ont évoqué la piste du facteur génétique, une explication cependant jugée insatisfaisante puisque la seule diffusion d’un gène dans la population ne pourrait expliquer à elle seule l’augmentation exponentielle de la maladie au cours des dernières décennies.
Une autre explication proposée s’intéresse aux sols durs sur lesquels nous marchons qui généreraient de multiples chocs lors de la marche.
Existe t-il des solutions préventives ?
Une réponse affirmative peut être apportée à cette question si l’on considère que l’on souhaite être acteur de son bien-être et de sa santé. Il s’agit d’une volonté personnelle qui est donc une décision individuelle. Si vous êtes dans cette situation, que pouvez-vous faire pour agir positivement sur vos articulations ?
Nous ne le dirons jamais assez, mais quelques heures d’exercices physiques hebdomadaires auront une action positive sur nos articulations et nos genoux en particulier. Nous n’évoquons pas ici une pratique assidue et de haute volée, mais de simples exercices comme la marche, la natation, le Qi gong …Vous pouvez bien sûr associer cette pratique sportive adaptée à une alimentation variée et équilibrée, ces deux facteurs étant accessibles à tous et permettant de limiter la dégradation du cartilage articulaire.
La cure thermale en rhumatologie permet également de soulager l’inflammation mais également de s’initier aux bases d’une bonne hygiène de vie.
Alors que décidez-vous ? De vivre pleinement les dérives physiques et alimentaires proposées mais non imposées par notre époque ou au contraire d’adapter votre régime alimentaire et l’exercice physique pratiqué à votre souhait de rester en forme le plus longtemps possible ? Point n’est question de traitement pharmacologique, d’interventions chirurgicales ou de contraintes inacceptables, seule un peu de volonté vous permettra d’agir positivement et de retarder l’échéance des difficultés articulaires induisant douleurs et manque de mobilité.
Profitez de l’été pour bouger et alléger vos repas, vos genoux vous remercieront…
Résumé